L'immobilier dans la région crestoise est très prisé.
Vous avez envie de nous soutenir et la possibilité d'investir ?
Nous pouvons payer 12000 euros par an de loyer et charges.
Vous vous assurez l'achat d'un bien dans une région où la location et la vente sont aisées et notre école peut s'installer pour prendre son essor !
Il y a celle-ci à 249 000 euros à Crest
ou avec plus d'investissement, ce corps de ferme à rénover pour 399 000 euros à Chabrillan.
Vous êtes intéressés ? Ecrivez-nous via le formulaire de contact sur la droite.
vendredi 24 février 2017
mardi 21 février 2017
Une mission en service civique à Coop'cinelle
Nous cherchons notre troisième adulte "permanent" pour compléter l'équipe.

Ce sont les seules conditions pour être candidat !
La mission commence le 6 mars 2017 à Crest, la durée sera fixée avec le jeune retenu, suivez ce lien !
dimanche 15 janvier 2017
Conférences et stages
Le 20 décembre j'ai eu le plaisir de partager mon expérience de création d'école du 3ème type à Felletin à invitation de parents motivés pour en créer une.
Cela m'a bien plu ;)
Je réponds à des demandes d'intervention auprès de parents et/ou professionnels, envoyer moi un message à emilie.coopcinelle sur gmail.com
Je prépare un stage de 3 jours sur la création d'école du 3ème type pour début juillet, je mettrai les infos ici.
Cela m'a bien plu ;)
Je réponds à des demandes d'intervention auprès de parents et/ou professionnels, envoyer moi un message à emilie.coopcinelle sur gmail.com
Je prépare un stage de 3 jours sur la création d'école du 3ème type pour début juillet, je mettrai les infos ici.
mercredi 27 juillet 2016
Accompagner les colères des enfants
Quand notre enfant entre dans une colère, nous pouvons :
- nous concentrer sur notre amour pour lui,
- nous rappeler que ce qui vient de lancer la colère est un prétexte
pour qu’elle puisse sortir et que cela va lui faire du bien,
- le mettre dans un espace où il ne peut ni se faire mal, ni
faire mal à un autre, ni abimer du matériel,
- rester dans la même pièce que lui pour qu’il puisse au
minimum nous voir,
- rester très proche de lui s’il risque de se faire mal, s’il
est très jeune, si nous en ressentons le besoin,
- l’entourer de nos bras si cela nous semble adapté en lui
laissant la possibilité de bouger,
- lui dire quelques mots pour lui exprimer qu’il peut se
décharger de sa colère, que nous sommes là, que nous l’aimons,
- s’il nous tape, lui tendre nos mains pour qu’il frappe
dedans, si ceci est insupportable : prendre un coussin dans nos mains,
- bien respirer, rester dans l’accueil tant que nous pouvons,
- trouver un relais si nous ne tenons plus, en l’absence de
relais lui exprimer que nous ne pouvons plus accueillir son émotion et que nous
choisissons de le distraire, ou de nous éloigner un peu tout en restant en
contact visuel,
- trouver une écoute empathique pour nous permettre de
lâcher nos propres émotions, ce qui augmentera notre capacité d’accueil et
travailler sur nos blessures.
Il y a des choses que nous pouvons être tentés de faire qui
ne respectent pas l’écoute de son émotion. Si nous les faisons, soyons conscients
que cela implique que l’émotion n’est plus accueillie.
- le distraire en parlant, en jouant, en chantant, en le
chatouillant, en lui proposant à manger…
- lui poser des questions,
- lui demander de faire un choix,
- lui donner un doudou.
Dans tous les cas, évitons les paroles blessantes,
humiliantes, les jugements, le chantage, la comparaison, la menace.
Source : les livres d'Aletha Solter et "A l'écoute des enfants" de Patty Wipfler en téléchargement ici.
dimanche 29 mai 2016
A l'écoute des enfants de Patty Wipfler
Cet excellent ouvrage est à télécharger gratuitement ici.
Clair, précis et très pratique !
Il éclaire parents et professionnels sur la nécessité d'accueillir les émotions des enfants et sur la manière de la faire.
Clair, précis et très pratique !
Il éclaire parents et professionnels sur la nécessité d'accueillir les émotions des enfants et sur la manière de la faire.
lundi 23 mai 2016
Conférence de Brigitte Guimbal sur les émotions des enfants
J'ai eu la joie d'assister ce dimanche à Saillans à la conférence de Brigitte Guimbal du magazine PEPS. Voici ce que j'en ai retenu. Ceci écrit avec mon filtre et ne reprenant pas ses mots directement.
L’enfant a besoin d’évacuer ses émotions (chagrin, colère,
frustration, peur).
Pour cela, il a besoin d’être écouté par un adulte, avec
empathie, sans intervention, sans jugement, sans intellectualisation, juste
permettre que ça sorte en se sentant en sécurité, avec un contact au moins
visuel, et jusqu’au bout des pleurs, des cris.
Pour écouter des pleurs, prendre l’enfant dans ses bras ou
rester à côté prêt à le faire.
Pour écouter la colère, laissez taper l’enfant dans vos mains
ou dans un coussin que vous tenez, laissez-le exprimer des cris, des paroles « agressives ».
Pour écouter la frustration d’un enfant, écoutez-le,
reconnaissez sa frustration, ne cédez pas pour qu’il puisse aller au bout de l’émotion.
Pour permettre à un enfant d'accéder à la décharge, le jeu est une bonne porte d'entrée (voir le livre "Développer le lien parent-enfant par le jeu" d'A. Solter).
Un enfant qui bloque ses émotions dépense de l’énergie pour
les retenir et construit des mécanismes de contrôle et des stratégies de
survie.
Quand un événement vient réveiller une blessure dont l’émotion
n’a pas été évacuée, le mécanisme de contrôle peut lâcher et les émotions se déverser,
et alors paraitre démesurées face à la situation présente.
Quand le trop-plein d’émotions refoulées est important l’enfant
est perturbé dans son développement. S’il peut lâcher ses émotions en étant écouté,
il retrouve ses capacités.
L’enfant qui n’est pas écouté avec empathie dans ses
émotions perd sa capacité d’empathie.
Un enfant laissé seul quand il exprime une émotion se sent abandonné,
perd confiance en ses ressentis et en l’adulte.
Dès la naissance, le bébé a besoin de pleurer sans être empêché
de le faire et sans être abandonné à ses pleurs.
Un enfant qui décharge ses émotions au fur et à mesure est
joyeux et peut mettre en attente des émotions jusqu’à ce qu’une personne soit
disponible pour l’écouter.
L’enfant ne pleure pas car il est fatigué, il pleure car,
fatigué, il n’a plus assez d’énergie pour retenir ses émotions refoulées.
Un enfant qui a pris l’habitude de refouler va décharger longuement
et fréquemment quand il va commencer à être écouter, pour rattraper le retard.
L’aide d’un professionnel peut être nécessaire si les mécanismes et les stratégies
sont bien inscrites.
L’enfant ne fait pas de caprices ou n’agit pas sciemment
pour embêter l’adulte, il réagit en fonctions de ses blessures, mécanismes de
contrôle et stratégies. Il montre un besoin de décharger ses émotions.
Un adulte a besoin d’évacuer ses émotions refoulées pour
pouvoir écouter sereinement celle des enfants.
lundi 25 janvier 2016
Une préparation du 3ème type pour accompagner les enfants et adolescents dans des lieux éducatifs
Un jour viendra où je proposerai cela :
Le recrutement se fait sur lettre de motivation et entretien, il est ouvert à toute personne majeure.
Le recrutement se fait sur lettre de motivation et entretien, il est ouvert à toute personne majeure.
Les responsables sont des personnes expérimentées des lieux
éducatifs du 3ème type, dont un coordinateur sur place.
La préparation se fait sur trois ans. Le tarif pour les étudiants est le plus bas possible.
Première année :
Les responsables de la préparation préparent un local avec une
bibliothèque bien fournie, des espaces de travail et des espaces conviviaux.
Plusieurs abonnements à des magazines éducatifs ou sociétaux sont souscris.
Le local se trouve sur un lieu éducatif du 3ème
type ou à proximité.
Les étudiants ont pour objectif collectif de préparer un
projet qui se réalisera en juin.
Chaque étudiant est auteur de sa préparation et mène ses
recherches, liées à sa préparation personnelle et au projet collectif, aidés
par les autres étudiants et les responsables.
Chaque jour, un temps de réunion permet de mettre en place des
activités et des projets, d’organiser l’espace et le temps, d’échanger sur les
travaux de chacun. Le coordinateur est présent lors de ces temps de réunion.
Les responsables de la préparation sont disponibles pour
accompagner les étudiants sur place ou à distance.
Deuxième année :
La première semaine se passe en vie collective en plein air,
elle est préparée en première année. Les deux derniers jours sont festifs et
partagés avec des invités.
Chacun part en exploration pour l’année, en France et/ou à l’étranger
afin de nourrir sa réflexion et son
expérience autour de l’enfance, avec un appareil photo et des carnets. Les
personnes qui ne peuvent voyager pour des raisons personnelles trouvent
un projet lié à l’enfance dans lequel s’immerger pendant l’année.
Un site internet permet de suivre les aventures de chacun et d‘échanger.
La dernière semaine se termine, comme la première, en vie collective
en plein air avec un moment festif ouvert.
Troisième année :
Chacun écrit un mémoire.
Comme en première année, une réunion quotidienne, avec la présence
du coordinateur, orchestre la vie du groupe et l’avancée des travaux. Les
responsables sont disponibles auprès des étudiants pour accompagner leur
écriture.
L’ensemble des mémoires constitue un livre auto-édité.
La préparation se termine par une fête, ouverte au public,
organisée par les étudiants. Ceux-ci font une présentation, dont la forme est libre,
de leur préparation, de ce qu’ils ont vécu et de ce qu’ils souhaitent mettre en
place par la suite.
A l’intérieur de ce cadre sur trois ans, la forme est libre,
chaque groupe est auteur de sa préparation et est à l’initiative de ce dont il
a besoin : intervenants, stages…
vendredi 22 janvier 2016
Cadre
Comme dans tous lieux où l’on vit à plusieurs, il existe un
cadre dans notre école associative du 3ème type. Le
respect de ce cadre permet que l’on puisse vivre ensemble et permet aux adultes
de créer un espace propice aux apprentissages.
Ecouter les consignes, ranger le matériel collectif et les
affaires personnelles, respecter l’activité de chacun, parler et agir avec
respect…
Dans un système classique, le cadre auquel sont habitués les
enfants les amène à la docilité, ils doivent obéir sans pouvoir participer à
l’organisation du lieu dans lequel ils vivent. Ils ont très peu de droits. Ils
ne peuvent que peu exprimer qui ils sont. Le cadre est d’ailleurs alors
simplissime : rester assis, se taire et obéir, sinon c’est la sanction et
à force de sanction c’est le confinement dans une « case » réservée
aux enfants d’un même « trouble ».
Dans notre fonctionnement, les enfants ont plus de
droits : ils peuvent parler et circuler librement dans la limite du
respect des activités de chacun, ils peuvent réfléchir à l’organisation et
prendre des décisions, ils peuvent choisir leurs activités. Tout ceci dans un
cadre non négociable, la forme est libre, pas le cadre. Avec tous ces droits,
ils peuvent exprimer qui ils sont. Ils peuvent tout aussi bien adopter des
comportements constructifs que montrer des attitudes liées à l’énervement, la
colère, la violence. Ceci montre leur souffrance, leurs blessures. Une observation
« en surface » fait dire « ils manquent de cadre ». Et
s’ils manquaient plutôt d’écoute et d’empathie pour pouvoir exprimer leurs
émotions réprimées ?
Beaucoup d’enfants qui ont connu l’école traditionnelle,
dite avec un « cadre », ont des colères et des chagrins enfouis qui
peuvent surgir dans notre école. Pour apporter une réponse adéquate, nous avons
besoin d’adultes qui sachent accompagner les enfants avec une ferme douceur et sachent
observer pour adapter son accompagnement à chacun. Certes, quand les tensions
internes sont trop grandes et que la violence est forte, notre petite structure
ne peut seule accompagner avec justesse les enfants.
Pour revenir au cadre, dans un système systémique comme le
nôtre, le cadre est complexe, ce qui n’est pas équivalent de compliqué. Bouger,
choisir ses activités, utiliser du matériel demandent une organisation qui nait
à la fois du cadre initial posé par les adultes et des échanges en réunion
quotidienne.
Par exemple, la simple phrase de départ « je range le
matériel » fait naitre des discussions plus précises, en réunion, comme par
exemple : Que se passe-t-il si, quand j’ai terminé une activité, d’autres
enfants continuent d’utiliser ce matériel ? Est-ce le dernier qui reste
qui range tout ? ou est-ce que toux ceux qui ont participé doivent revenir
ranger quand le dernier a terminé ? Et que se passe-t-il si ceux-ci sont
en pleine activité ? Le cadre initial se décline au fur et à mesure des
besoins en règles plus précises, qui ne dureront que le temps où elles auront
un sens.
En ce qui concerne l’agitation qui peut être observée les
premières semaines suivant l’ouverture, il semblerait qu’un trop plein d’énergie
retenu dans un système plus classique, se déverse comme le flux torrentiel d’une
rivière dont on lève le barrage. Une fois ce trop plein écoulé, le débit peut
devenir fluvial et en accord avec l’énergie de chacun.
Le cadre apporté par les adultes peut être comparé à une
poche placentaire qui enveloppe en douceur l’enfant et grandit avec lui.
Le cadre classique étroit et rigide fait des naitre du stress
qui induit des troubles du comportement et des troubles des apprentissages.
Comme le montre une étude, en l’absence de stress, tous les troubles et
déficits, sur-diagnostiqués aujourd’hui, n’existent plus. Les étiquettes ainsi
collées ont un effet Pygmalion désastreux.
Dans notre structure, nous gardons en tête l’envie de ne pas
nuire aux enfants et cherchons à adapter nos réponses au plus juste. C’est un
jeu d‘équilibriste, tellement les enfants que nous accueillons ont connu des
cadres différents précédemment, complexe et passionnant.
mardi 15 décembre 2015
Apprendre à lire
Cet article est une invitation à se poser des questions, il est fort synthétique. Si votre curiosité est touchée, vous pouvez lire des développements de Bernard Collot ou J-Perre Lepri par exemple.
Un sujet trop souvent réduit aux deux méthodes syllabique et globale. Certains ont pensé à adopter un mixte des deux : la méthode mixte. Une autre possibilité, qui est celle que je choisis, est aucune des deux, pas de méthode mais une organisation favorable et un accompagnement adéquat.
Pourquoi ?
Apprendre à lire est un acte visuel et non auditif.
Lire ce n’est pas déchiffrer, c’est comprendre le sens.
Notre langue n’est pas phonétique.
Les deux méthodes citées ne sont pas des méthodes d’apprentissage mais d’enseignement.
Apprendre à lire se fait de manière naturelle, ou autonome, à partir du moment où l’enfant évolue dans des lieux où d’autres lisent et écrivent pour de vrai.
Découper l’apprentissage des sons du plus simple au plus compliqué en moult étapes et lire des mots ou textes sans contexte sort l’activité de lecture de sa réalité et en crée une autre fastidieuse.
Lire est indissociable d'écrire.
Je choisis de permettre aux enfants d’évoluer dans un espace où l’écriture et la lecture sont présents, de vivre en multi-âge, de ne rien édulcorer parce que certains ne savent pas lire, de leur lire des histoires, d’afficher différents vrais écrits au mur, de créer des situations où l’on a besoin de lire et écrire, de leur laisser l’accès libre à la bibliothèque y compris les BD, d’utiliser pour tous les mêmes outils écrits liés à l’organisation de la réunion, des métiers, des tableaux de bord….
Je choisis d'accompagner leur apprentissage : je favorise un climat de confiance entre eux et moi et entre eux pour que celui qui souhaite apprendre puisse poser des questions, je réponds aux questions des enfants sans leur faire déchiffrer ce qu’ils me demandent de lire, j'écris ce qu’il me demandent d’écrire, je ne leur impose pas des temps d’apprentissage de la lecture, je ne les oblige pas à lire à haute-voix.
Avec ceci, il est encore possible que des enfants n’entrent pas dans la lecture. Je vois quatre raisons : - l’enfant n’est pas en confiance avec moi et n’ose pas me poser des questions,
- l’enfant sent les attentes ou la pression de ses parents pour qu’il sache lire « dans les temps »,
- l’enfant n’est pas dans le plaisir d’apprendre à lire car une méthode a été utilisée pour lui enseigner la lecture au préalable et il n’a pas déconstruit cette croyance que lire est compliqué et fastidieux ou perd une grande énergie à déchiffrer phonétiquement toutes les lettres deux par deux,
- l’enfant a peur d’apprendre au sens décrit par Serge Boimare dans « L’enfant et la peur d’apprendre » car il a des charges émotionnelles à libérer.
Dans les trois premiers cas patience et confiance de la part de tous les adultes qui éduquent l’enfant apportent la solution. Pour le quatrième, en plus de ces deux qualités un accompagnement psycho-pédagogique pourra aider, là aussi comme décrit par Serge Boimare.
Un sujet trop souvent réduit aux deux méthodes syllabique et globale. Certains ont pensé à adopter un mixte des deux : la méthode mixte. Une autre possibilité, qui est celle que je choisis, est aucune des deux, pas de méthode mais une organisation favorable et un accompagnement adéquat.
Pourquoi ?
Apprendre à lire est un acte visuel et non auditif.
Lire ce n’est pas déchiffrer, c’est comprendre le sens.
Notre langue n’est pas phonétique.
Les deux méthodes citées ne sont pas des méthodes d’apprentissage mais d’enseignement.
Apprendre à lire se fait de manière naturelle, ou autonome, à partir du moment où l’enfant évolue dans des lieux où d’autres lisent et écrivent pour de vrai.
Découper l’apprentissage des sons du plus simple au plus compliqué en moult étapes et lire des mots ou textes sans contexte sort l’activité de lecture de sa réalité et en crée une autre fastidieuse.
Lire est indissociable d'écrire.
Je choisis de permettre aux enfants d’évoluer dans un espace où l’écriture et la lecture sont présents, de vivre en multi-âge, de ne rien édulcorer parce que certains ne savent pas lire, de leur lire des histoires, d’afficher différents vrais écrits au mur, de créer des situations où l’on a besoin de lire et écrire, de leur laisser l’accès libre à la bibliothèque y compris les BD, d’utiliser pour tous les mêmes outils écrits liés à l’organisation de la réunion, des métiers, des tableaux de bord….
Je choisis d'accompagner leur apprentissage : je favorise un climat de confiance entre eux et moi et entre eux pour que celui qui souhaite apprendre puisse poser des questions, je réponds aux questions des enfants sans leur faire déchiffrer ce qu’ils me demandent de lire, j'écris ce qu’il me demandent d’écrire, je ne leur impose pas des temps d’apprentissage de la lecture, je ne les oblige pas à lire à haute-voix.
Avec ceci, il est encore possible que des enfants n’entrent pas dans la lecture. Je vois quatre raisons : - l’enfant n’est pas en confiance avec moi et n’ose pas me poser des questions,
- l’enfant sent les attentes ou la pression de ses parents pour qu’il sache lire « dans les temps »,
- l’enfant n’est pas dans le plaisir d’apprendre à lire car une méthode a été utilisée pour lui enseigner la lecture au préalable et il n’a pas déconstruit cette croyance que lire est compliqué et fastidieux ou perd une grande énergie à déchiffrer phonétiquement toutes les lettres deux par deux,
- l’enfant a peur d’apprendre au sens décrit par Serge Boimare dans « L’enfant et la peur d’apprendre » car il a des charges émotionnelles à libérer.
Dans les trois premiers cas patience et confiance de la part de tous les adultes qui éduquent l’enfant apportent la solution. Pour le quatrième, en plus de ces deux qualités un accompagnement psycho-pédagogique pourra aider, là aussi comme décrit par Serge Boimare.
dimanche 15 novembre 2015
mercredi 4 novembre 2015
Conditions pour une société sans école
Je suis touchée par les expériences d'enfance sans école à travers le livre d’André Stern et le documentaire "Être et devenir". Je suis motivée par l'utopie (au bon sens du terme) d'une société sans école d'Ivan Illich.
Pourtant je mets beaucoup de mon temps et de mon énergie au service d'une école associative du 3ème type, un espace pour permettre les apprentissages informels (à terme).
Je pense que la société d'aujourd'hui n'est pas prête pour se passer d'école et que la création d'espaces éducatifs du 3ème type est une excellente réponse pour une transition.
Suite à ce billet de Bernard Collot, j'ai souhaité synthétiser ce qui selon moi seraient les conditions à réunir pour une société sans école qui permettrait à chaque enfant d'être auteur de sa vie.Sur le plan humain
Chaque parent a confiance dans le développement naturel et le potentiel singulier de son enfant.
Chaque parent comprend, écoute les besoins de son enfant et y répond dès sa naissance et toute son enfance : amour, chaleur, sommeil, jeu, hygiène, motricité, alimentation, communication...(voir les livres de I.Filliozat et A.Solter).
Chaque parent accompagne son enfant dans son besoin de décharge émotionnelle et le libère de tout automatisme de contrôle (voir les livres d'A.Solter).
Chaque parent accompagne son enfant dans le développement de ses langages corporel, écrit, oral, mathématique, scientifique, artistique en lui permettant d'évoluer dans un environnement (vivant pas "pour de faux") physique et humain propice, riche et hétérogène (voir les livres de Bernard Collot).
Chacun est conscient que le bonheur c'est l'harmonie entre les pensées, les paroles et les actions comme nous l'a enseigné Gandhi.
Chacun prend soin au quotidien de son équilibre physique, émotionnel, mental et spirituel et travaille sur lui, aidé par des thérapies intégratives, pour être à l'écoute de son maitre intérieur, pour se libérer des distorsions de son ego et pour libérer son enfant intérieur de toutes ses blessures et défenses mises en place (voir les enseignements de JV Balga).
Chacun est conscient du cercle vertueux "je prends soin de moi, je prends soin des autres, je prends soin de tout ce qui m'entoure".
Chacun partage ses passions.
Sur le plan économique
L'instauration du revenu de base pour tous est une condition suffisante.
En son absence, il est nécessaire d'assurer un revenu minimum au foyer jusqu'aux 3 ans de l'enfant et que chacun soit auteur de son activité professionnelle ou salarié d'une entreprise libérée jusqu'à environ les 16 ans de l'enfant (voir le livre "Liberté et compagnies" de Getz).
lundi 31 août 2015
Collecte pour l'école
https://www.lepotcommun.fr/pot/cbxdee39
La collecte pour nous aider à acheter le matériel pour ouvrir notre classe est lancée !
La collecte pour nous aider à acheter le matériel pour ouvrir notre classe est lancée !
samedi 22 août 2015
Bibliographie grossesse, accouchement, besoins de bébé et de l'enfant
Voici la bibliographie que je viens de rédiger pour une maie enceinte, en rouge ceux qui m'ont le plus aidée.
- Le guide de la naissance naturelle et Le guide de l'allaitement naturel d'Ina May Gaskin
- Une naissance heureuse d'Isabelle Brabant
- Une naissance sans violence, L'art du souffle et Shantalla de F. Leboyer
- Accouchement, naissance un chemin initiatique et L'attente sacrée de Martine Texier
- Mon bébé comprend tout et Pleurs et colères des enfants et des bébés d'Aletha Solter, son site ici
- Au cœur des émotions de l'enfant d'Isabelle Filliozat
- Sans couche c'est la liberté d'Ingrid Bauer (avertissement : il est noté que le "bébé se rendort en tétant", je ne partage pas ce point de vue et renvoie aux livres d'Aletha Solter à ce sujet)
- Le concept du continuum de jean Liedloff (pas facile à lire mais intéressant)
Et pour plus tard, mais c'est toujours bien de les lire en avance !
- Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent de Faber et Mazlich
- J'ai tout essayé d'Isabelle Filliozat
- Bien comprendre les besoins de votre enfant d'Aletha SolterEt Pour une enfance heureuse de Catherine Guéguen que je n'ai pas encore lu.
lundi 17 août 2015
mercredi 12 août 2015
Parentalité et besoins de bébé
Depuis décembre 2014, me voici maman.
Comme je m’en doutais, l’arrivée de ce petit bonhomme me fait investiguer un
nouveau vaste champ d’étude : être parent. Ma recherche consiste à
comprendre les bébés et répondre à leurs besoins afin qu’ils se développent en
restant en lien avec leur être, leur source, leur élan vital. La question est
immense, les apports multiples, je me contente ici de donner les noms et de
décrire succinctement les enseignements et approches qui m’éclairent sur ce chemin.
Projections
Les enseignements de JV Balga
m’apportent dans la conscience de ce que je peux projeter sur lui et induire
dans ses attitudes et comportements qui le couperaient de lui-même. Le bébé a
besoin par-dessus tout de l’amour de ses parents et il est prêt à renoncer à
son comportement naturel pour adopter leurs déformations, il met alors en place
des systèmes de survie qui le mutilent. Heureusement, nous pouvons gagner en
conscience, nous débarrasser de nos déformations et soulager nos enfants de
tout ce qu’on ne leur transmettra pas de « mutilé, déformé, à côté de nos
pompes ».
Pleurs
Les livres d’Aletha Solter sont
une mine d’or. Grâce à elle, je viens de comprendre que mon bébé n’a pas de
difficulté à s’endormir mais qu’il a des difficultés à exprimer ses émotions,
c’est à dire à pleurer pour se décharger puisque nous ne lui en laissons pas l’espace.
Savoir que des parents laissent leurs enfants dans la détresse, en pleurs, seul
dans leur chambre m’attriste fortement. J’estime que cette situation est grave,
très grave (allez regarder cette vidéo de Catherine Guéguen). J’ai d’abord pris le contrepied total de cette réaction et j’ai
fait tout mon possible pour ne pas laisser mon bébé pleurer. Bilan : il a
mis en place deux « automatismes de contrôle » : téter et se
promener, puisque que c’est ce que je lui proposais quand il commençait à
pleurer. Ainsi, il ne pleure plus mais devient dépendant de ces deux
situations, il apprend surtout à réprimer ses émotions. Gros dégâts pour la
suite là aussi. Heureusement je suis « tombée » sur le livre « Pleurs et colères des enfants et des
bébés ». J’ai compris qu’il existe une troisième manière de répondre
(ou un troisième type de réponse !) aux pleurs d’un bébé dont tous les
besoins immédiats sont assouvis : accueillir ses pleurs et l’accompagner
avec une écoute active. Pour ce faire, je le prends sur mes genoux, je me
concentre sur l’amour que je ressens pour lui, je lui parle doucement pour le
rassurer de ma présence, de ma protection, je lui dis qu’il peut pleurer, que
je l’écoute, je lui caresse le visage, la tête ou la main, je capte son regard
et lui demande de me regarder. Ainsi il peut se décharger du « passé »
et s’en libérer définitivement. Bien sûr accompagner ses pleurs renvoie à nos
propres émotions refoulées de la prime enfance, et là, je suis bien contente du
travail de guérison fait avant son arrivée, même si bien sûr ce n’est jamais
terminé.
Motricité
Les travaux d’Emmi Pikler,
pédiatre à Loczy en Hongrie font
connaitre la motricité libre. Elle estime que « l'enfant
qui suit son rythme propre et fait ses propres expériences, est capable de
mieux apprendre à s'asseoir, se mettre debout, marcher, jouer, parler,
réfléchir, etc. que celui que l'on incite à atteindre les différents stades de
développement que les adultes estiment correspondre à son âge. » Cela
signifie que l’on n’installe pas un enfant dans une position qu’il ne sait pas
encore prendre et quitter seul, par exemple on ne pose pas un bébé en position
assise avant qu’il n’ait lui-même acquis cette position car il se retrouverait
dans une position qui ne correspond pas encore à sa musculature, il devrait
chuter pour quitter la position, il ne serait pas en train de développer la
musculature appropriée à son stade de développement et il ne se sentirait pas
« capable ». Cela induit également de ne pas lui faire faire des
mouvements, de ne pas hâter son développement, de ne pas utiliser de trotteur.
Il s’agit pour les parents « de
respecter son rythme individuel et de lui assurer, dès le début, la possibilité
de prendre des initiatives, de se mouvoir librement et de jouer à sa
guise. » C’est la motricité du 3ème type ! L’adulte
aimant et bienveillant permet le développement moteur naturel de l’enfant, il
ne casse pas son élan et lui aménage un espace qui permet la liberté et la
découverte. Il accompagne l’enfant par sa présence, il l’observe et verbalise
les actions de l’enfant.
Couches
Après l’écoute des émotions
et la motricité du 3ème type, les couches du 3ème
type ! L’hygiène naturelle infantile ou HNI part du postulat que le bébé
est conscient de son élimination dès sa naissance. Si l’adulte est attentif et
écoute ses manifestations (gazouillis, expressions du visage, mouvements…), il
reconnait le moment où le bébé a besoin d’éliminer. Il le déshabille, le tient
confortablement au-dessus d’un pot, d’un lavabo ou d’une bassine et lui permet
de faire pipi ou caca. Au moment où le bébé fait, l’adulte associe un son, par
exemple « psittt ». Les grands joueurs parviennent à se passer de
couches (voir le livre « Sans couche
c’est la liberté » d’Ingrid Bauer). Nous expérimentons l’HNI avec
notre bébé depuis sa naissance et ça marche ! D’ailleurs si ça ne marchait
pas, comment ça se passerait dans les pays où l’on n’utilise pas de
couche ? Petits joueurs, nous utilisons aussi des couches lavables. Une
quantité importante de ses besoins sont faits dans la bassine en journée.
Ainsi, il ne reste pas ou très peu de temps dans une couche souillée. Il n’a
pas continuellement une couche, il peut découvrir son corps et être plus libre
de ses mouvements. En effet les couches lavables gênent la motricité libre à
certains moments clés du développement (le retournement par exemple). En
anglais, l’HNI s’appelle « communication elimination », il s’agit
bien de cela : communiquer avec son enfant sur son élimination. Qu’il est
agréable de se comprendre ! Je fais l’hypothèse que cette écoute des
besoins favorise le développement émotionnel et relationnel de l’enfant, que
cela l’aide à construire une image positive de lui et un rapport de confiance.
Alimentation
Alimentation
L’approche de la
diversification alimentaire menée par l’enfant ou DME me semble aussi répondre
aux besoins de l’enfant : il apprend à saisir les aliments (fruits bien
mûrs et légumes cuits à la vapeur en forme de frites pour commencer), à les
mâcher même avec ses rares petites dents, à régurgiter les morceaux trop gros.
Il découvre « en vrai » les aliments, non mixés et mélangés. Il est
capable de porter à la bouche lui-même et de choisir les aliments dont il a besoin. Cela a été compliqué pour moi dans
un premier temps. Il est nécessaire de dépasser sa peur quand il prend de trop
gros morceaux. En fait, il apprend vite si on lui fait confiance. Il est aussi
important d’assumer cette approche, vis-à-vis des proches, qui peut être
déconcertante tant nous sommes habitués à voir des bébés nourris à la cuillère
avec compotes et purées.
Contact et chaleur
Je conseille la lecture du
livre de Jean Liedloff « Le concept
du continuum » qui nous invite, entre autres, à dépasser les
préjugés et laisser poussette et berceau au profit d’écharpe ou
porte-bébé et de cododo.
Jeu
Le bébé souhaite découvrir tout
ce qui l’entoure. Nous aménageons un espace qui lui permette de se déplacer
librement et de jouer avec divers objets qui ne sont pas « des
jouets ». Nous n’interrompons pas son jeu.
De la même manière que j’ai
remis en cause les programmes, les manuels, les notes, les devoirs dans ma
classe, je remets en cause les tétines, les landaus, poussettes, berceaux,
transats, parcs et autres récipients à bébé, les couches, les petits pots, les
pleurs abandonnés ou empêchés avec mon bébé.
Je choisis de porter mon bébé ou
de le poser au sol, d’accompagner ses pleurs, de l’allaiter sans penser à une date
de sevrage, d’écouter ses signes de besoins d’élimination et de le tenir au dessus
d’une bassine, de le laisser jouer avec tous les objets non dangereux, de lui proposer
des aliments « entiers », de le faire dormir en cododo. Je fais de mon
mieux avec ces approches, j’ai pour certaines connu des difficultés et pour toutes
j’en retire satisfaction, je souhaite les faire découvrir sans juger ceux qui ne
les adoptent pas.
La confiance dans le développement naturel des
apprentissages des enfants, la posture consciente et bienveillante des adultes
qui les accompagnent et la recherche praticienne permanente m'apparaissent comme les clés du
développement d’êtres équilibrés en lien avec leur enthousiasme et leur
singularité.
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